De retour au Népal… à la recherche d’un sanctuaire sur le toit du monde!

Sanctuaire (sɑ̃k.tɥɛʁ)
Un lieu sacré.
La condition d’être protégé ou réconforté.
Un lieu de refuge.
Une zone réservée dans laquelle les oiseaux et d’autres animaux, en particulier les animaux sauvages, sont protégés contre la chasse ou les nuisances.
C’était début janvier lorsque je suis retourné à Katmandou. J’y ai passé ma première soirée au coin du feu d’un restaurant local, savourant un délicieux dal épicé. Les hivers en ville sont froids, les ruelles glacées et c’est uniquement sur les terrasses ensoleillées que l’on peut se réchauffer un peu.
Le lendemain, j’avais un entretien très attendu avec un propriétaire de lodge de Chitwan avec qui j’étais en contact depuis quelque temps. Comme finalement sa proposition de location fut déraisonnablement élevée, le lendemain, je m’envolais pour Chitwan avec d’autres terres en vue.
J’y retrouvais mes chères amies Shanti et Lauren. Nous avons vécu des aventures dans les matins brumeux et des moments précieux, réchauffées par les feux des nuits froides de Sauraha.
Quelques jours plus tard, le technicien vétérinaire Kiran Rijal, étudiant de Carol Buckley de Elephant Aid International, faisait un peu de place dans son emploi du temps chargé, pour continuer ma formation en soins des pieds avec les éléphants de Sauraha. Mes jours commencèrent  alors à être très occupés, suivant les instructions de Kiran et observant son travail avec les éléphants.
Principalement en raison d’une mauvaise alimentation et d’un manque de soins appropriés, la grande majorité des éléphants captifs de Sauraha ont des problèmes de pieds. La plupart des mahouts ne sont pas formés aux soins des pieds et ne disposent pas d’outils adéquats pour tailler les ongles de leurs éléphants. On reproche souvent aux mahouts tout ce qui peut arriver aux éléphants – mais – la responsabilité d’améliorer leur bien-être et leur connaissances appartient aux propriétaires. Beaucoup de mahouts montrent un réel intérêt à soigner les pieds de leur éléphant, mais n’ont pas les ressources nécessaires pour le faire correctement.
Cependant, j’étais  heureuse de rencontrer un propriétaire qui a décidé d’améliorer la santé de ses éléphants, en plantant de l’herbe à éléphant dans son domaine, pour les nourrir correctement. Ses mahouts avaient des manières calmes, les éléphants semblaient en bonne santé, avec une belle peau et leurs ongles étaient bien taillés. Pour que ses trois éléphants ne restent pas debout dans leurs excréments, le propriétaire a fait une légère pente, de sorte que l’urine puisse couler vers l’extérieur. Cela peut sembler être une amélioration mineure, mais c’est une grande différence pour ces éléphants qui passent 10 à 15 heures enchaînés au même endroit. Un abri propre leur permet aussi de dormir d’une manière plus décente. Cet exemple montre qu’il n’en faut pas beaucoup pour améliorer la vie des éléphants captifs, mais cela doit être quelque chose que le propriétaire fait pour le bien de ses animaux, pas pour un gain d’argent.
Les éléphants captifs sont toujours sauvages et le seront toujours. Ils nous le rappellent quand ils en ont l’occasion. Il arrive que les éléphants s’échappent de leur captivité, courent vers la jungle et s’y cachent, parfois plusieurs jours, avant d’être irrémédiablement capturés et remis au travail. Durant leur longue marche de retour vers le village, le regard triste et désespéré de ces magnifiques animaux ne peut être interprété que comme une défaite. Alors que j’étais témoin de cette triste scène, ne pouvant rien y changer, je ne pouvais m’empêcher de ressentir un fort sentiment de déception envers notre espèce, et notre échec à vivre en harmonie avec la nature. Au lieu de cela, nous n’avons réussi qu’à la détruire et à la micro-manager.
À la fin de chaque journée, les éléphants marchent à travers le trafic animé de Sauraha, rentrant des stations touristiques jusqu’à leurs abris qu’ils ont laissé à l’aube. Et chaque soir, à la même heure, on peut entendre au loin, deux éléphants trompeter, tout à la joie d’être réunis, même si seulement pour quelques secondes. Quand leurs chemins se croisent, ils se dirigent l’un vers l’autre et démontrent ce qu’est le vrai amour. Durant ces moments, il y a tellement de joie et de touchers affectueux partagés, qu’ils en ignorent totalement les mahouts sur leur cou, les poussant à avancer avec leur hook. Cela démontre combien les éléphants captifs ont désespérément besoin de compagnie et à quel point leurs liens sont forts et importants. Malheureusement, ces deux-là n’appartiennent pas aux mêmes propriétaires et sont enchaînés dans différents abris.
Lorsque je n’étais pas avec les éléphants, j’ai passé des jours à l’arrière d’une moto, mon visage incrusté de poussière, à la recherche de terrains. Certains trop grands, d’autres trop petits, parfois avec des arbres, parfois pas du tout … Il y a eu beaucoup de hauts et de bas durant cette période. C’était la mi-mars et les jours devenaient plus chauds. Chaque fin de journée je rentrais dans mon guest-house me sentant optimiste et énergisée. Certaines zones étaient très sauvages et l’énergie de la jungle était incroyable! La recherche continue. C’est un processus long et compliqué, mais j’ai des bons contacts qui cherchent pour moi et m’envoient des informations chaque jour.


L’objectif est de créer un projet frais et uniqueun sanctuaire pour les animaux, sauvages, captifs ou domestiques.

«Sanctuaire» est un terme souvent mal utilisé et mal compris. Un lieu ne doit pas être grand ni contenir de nombreux animaux pour être un sanctuaire. Un vrai sanctuaire porte sur la priorité des soins, la considération et surtout, par dessus tout– le RESPECT et l’autonomie des animaux.

COMMENT NOUS AIDER?
Ce projet est à ses débuts et a besoin de votre générosité pour devenir une réalité!
Des fonds sont nécessaires pour louer un loge et les terrains environnants, construire des enclos ainsi que pour la maintenance afin que le projet puisse fonctionner.

Une fois que nous aurons le loge, un nombre limité d’invités pourrons venir et apprendre sur les éléphants tout en soutenant notre travail. Les revenus générés par les invités soutiendront directement le projet.
Nous sommes impatients de partager ce voyage avec vous!

Aidez-nous à les aider!

Merci pour votre soutien.

 

Des nouvelles stimulantes!!!

Lors de ma prochaine visite au Népal, j’ai rendez-vous pour parler avec un propriétaire de loge qui est intéressé à louer sa propriété.
Cela signifie qu’un Projet Eléphant à plein temps à Sauraha pourrait devenir une réalité!!

Je vous tiendrai au courant des développements passionnants et si je décide d’aller de l’avant, des fonds pour démarrer seront nécessaires….. et bientôt vous pourrez me rejoindre au Népal … pour apprendre, observer et participer.

Superbe vue sur la rivière Rapti, idéale pour admirer le bain des éléphants …

Hébergement sur un superbe terrain avec de magnifiques arbres …

Un endroit parfait pour faire des soins des pieds aux éléphants…

et de nombreuses autres possibilités pour aider à améliorer la vie des éléphants – des programmes de volontariat, des ateliers, des “Chain Free Corrals”- enclos pour libérer les éléphants de leurs chaînes …

Restez à l’écoute … merci pour votre soutien!!

Mon récent voyage au Népal

Voyant des pieds d’éléphants dans mon sommeil…. Les dernières aventures de mon apprentissage!

Depuis le sauvetage de l’éléphant Moey en 2012, j’ai vécu principalement en Thaïlande à la recherche de possibilités pour développer un projet éléphants. Lorsque mes finances baissaient, je retournais en Suisse pour travailler, puis je revenais en Thaïlande. Au printemps 2014, j’ai eu du temps libre entre deux visites d’amis à Bangkok. Carol était au Népal en train de construire des enclos « chain free corrals » pour les éléphants, et j’ai décidé qu’il était temps de voir son travail en action. Notre rencontre a été énergique et rafraîchissante même s‘il faisait  très chaud!
Je ne m’attendais pas à la trouver seule et je lui ai demandé “Où est ton équipe? Elle m’a répondu “Je suis une équipe”!!
Depuis, je suis retournée de nombreuses fois dans la région du Parc National de Chitwan pour suivre le travail de Carol, apprendre et aider du mieux que je peux. Si j’additionne mes visites de ces deux dernières années, j’aurai passé une année entière au Népal !
Tous ceux qui l’ont rencontré s’accorderont à dire qu’elle est débordante d’énergie, d’enthousiasme et de persévérance. Dès notre première rencontre, j’ai été fascinée par l’extraordinaire détermination de Carol Buckley. Je l’ai vue travailler sans relâche du matin au soir, trouver des solutions admirables aux défis quotidiens, faire passer ses idées avec juste quelques mots de népalais et faire rire son entourage avec son incomparable humour! Regarder Carol faire des soins des pieds aux éléphants est devenu une quasi obsession! Quelle façon constructive de les aider tout en éduquant les mahouts à traiter leurs éléphants avec un peu plus de compassion.
Quand Carol m’a proposé de la rejoindre pour ses ateliers à Tiger Tops comme photographe et assistante j’ai bien sûr sauté sur l’occasion ! Durant l’année je l’avais déjà accompagnée sur place pour aider à la construction des enclos « chain free corral », suivre les progrès passionnants et les réactions des éléphants de Tiger Tops. J’étais très excitée à l’idée de séjourner à nouveau dans ces lieux paisibles.
Fidèle à mon habitude, je suis arrivée à Kathmandu un peu en avance et j’y ai retrouvé Carol. Nous n’avons pas perdu de temps en ville et avons décidé d’attraper un vol plus tôt pour aller faire quelques soins des pieds d’éléphants à Sauraha, avant le début des ateliers de Tiger Tops.
Nous avons pris place à bord du bimoteur, survolé d’extraordinaires paysages vers Chitwan et les éléphants. Alors que Carol faisait une paisible sieste malgré le bruit assourdissant de notre avion, je contemplais le ciel à travers le hublot, le cœur en paix et l’âme satisfaite.
A Sauraha, Carol taille les ongles des pieds des éléphants depuis des années. Tout le monde la connait et quand ils la voient, les mahouts lui demandent de soigner les pieds de leur éléphant. Quelle fabuleuse avancée … Maintenant ils me connaissent aussi et je suis impatiente de devenir une « rogneuse d’ongles » compétente! Carol et son organisation ont accompli un travail énorme et je me réjouis de prendre part aux changements à venir dans le bien-être des éléphants au Népal.
Donc Carol, avec moi en formation, avons rognés les ongles des pieds de quelques éléphants appartenant à des hôteliers dans différentes locations. Les conditions y sont rarement idéales ; les mahouts sont sous pression pour offrir aux touristes des tours à dos d’éléphants, leurs horaires changent souvent à la dernière minute. Même en arrivant tôt le matin les éléphants étaient parfois déjà partis et nous devions revenir plus tard. Nous avons travaillé sous un soleil brûlant ou sous un déluge de pluie, parfois entourées de distractions ce qui peut être très stressant. Malgré tout cela, Carol reste toujours calme avec de pareils changements. Les éléphants viennent en premier, mais elle donne toujours une chance aux mahouts d’apprendre et de bénéficier de son expérience.
Je gagne en expérience et je commence à être à l’aise avec le maniement de la lime. Rogner les ongles est une leçon de patience et de concentration. Il faut travailler petit à petit car si on enlève trop d’ongle ça peut saigner. Le petit couteau est utilisé pour dégager les régions infectées afin qu’elles guérissent au contact de l’oxygène. J’ai reçu mon premier Khurpa et l’ai essayé un peu, quelle incroyable sensation, mais prudence car il est vraiment tranchant!
Ci-dessus l’éléphant Beauty Kali qui est le premier éléphant dont j’ai rogné les ongles seule, sous la supervision de Kiran, vétérinaire technicien et partenaire en soins des pieds de Carol au Népal. Beauty a été merveilleusement calme et très patiente avec moi. Cependant, comme ça a pris du temps, après trois pieds elle a décidé que ça suffisait, s’est levée et est partie tranquillement…

Deux ateliers de soins des pieds sensationnels, des rencontres et des expériences inoubliables !

Après le luxe d’avoir travaillé seule avec Carol, libre d’évoluer tout près lors des soins et d’apprendre sans personne autour, ces ateliers ont été un véritable défi! Cependant, les retrouvailles et les nouvelles rencontres avec des femmes unies dans la compassion et partageant le même esprit m’ont remplie d’inspiration!
Le groupe a été un mélange de personnes venues du monde entier, qui pour la plupart ont dédié leur vie aux éléphants et à d’autres animaux. Katherine de BLES, Sarah de Mahouts Foundation et Deepani du Sri Lanka, toutes étaient là ! C’était merveilleux d’avoir toutes ces personnes avec autant de compétences au sujet des éléphants en un seul endroit. Tellement d’informations et d’histoires à partager!
Pour la plupart des participants, l’utilisation de la lime était une première et chacun a été patiemment guidé par Carol. Pour certains c’était le premier contact avec un éléphant! L’atmosphère était calme et attentive. J’ai apprécié suivre les progrès des participants et les sentir de plus en plus à l’aise autour des éléphants. Prendre soins des pieds des éléphants est quelque chose de très spécial et j’ai remarqué que déjà après quelques jours, certains des participants devenaient accros à la lime!!
A Tiger Top, les éléphants et leur mahouts ont été merveilleusement calmes; une belle ambiance nous a uni et accompagné tout au long de ces deux semaines. J’ai été à nouveau très impressionnée par les manières paisibles des mahouts. Ils ont été réceptifs aux idées de Carol ce qui a eu pour résultat des changements positifs dans leur relation avec leurs éléphants. C’était très émouvant de voir les éléphants que nous avons suivi quand ils ont été relâchés dans leur corrals savourer une nouvelle façon de vivre.
En plus de l’extraordinaire et unique expérience de rogner les pieds des éléphants, nous avons expérimenté toutes sortes d’aventures mémorables !! Des jeeps safari à travers les prairies… la chaleur était intense, l’air rempli de petites touffes flottantes de graines blanches. Nous avons fait une promenade tranquille dans la jungle accompagnés des éléphants, des mahouts et des guides de Tiger Tops et découvert des empreintes fraiches et impressionnantes de tigres laissées dans la boue ! Et pour terminer, et pas des moindres, l’incomparable rencontre avec des rhinocéros !Un moment très spécial de la journée était la paisible marche en compagnie des 14 éléphants  à travers les prairies pour rejoindre les bords de la splendide rivière Rapti, nous y assoir et apprécier le bain des éléphants. Ces moments de contemplation à savourer la beauté des éléphants jouant dans la rivière sous un coucher de soleil flamboyant, nous ont donné un sentiment de paix et de sérénité, nous unissant avec les éléphants.
En regardant en arrière, je souris en me remémorant la façon dont j’ai perdu mes chaussures et l’incroyable gentillesse de Kathleen qui m’a donné les siennes (nous devons porter des chaussures fermées pour rogner). Je ris de mon embarras de me retrouver échevelée et débrayée à côté de Carol qui a toujours l’air propre et impeccable!! Et je me souviens de la vision que j’ai eu lors de mon tout premier voyage au Népal en 1991, mon rêve oublié qui aura attendu 25 ans et qui maintenant va devenir réalité!
Je chérirai ses moments pour toujours et je remercie les éléphants et Carol pour leur confiance et leur patience et pour cet incroyable voyage.
J’aimerais terminer cette histoire en partageant un mot à propos d’un mahout attentionné et plein de compassion de Tiger Tops. Après de nombreux meetings, alors que Carol expliquait aux mahouts les changements positifs à venir… ils étaient assis et écoutaient, certains ne comprenant pas ce que les changements seraient,… un mahout écoutant intensément dit à ses amis… “Nous avons besoin de plus de « bistari bistari »  Nous avons besoin de plus de « calme calme ».
Ça aussi nous a fait sourire…