A l’origine

En 1988, à peine âgée de 20 ans, j’ai visité la Thaïlande pour la première fois. Comme de nombreux touristes, je suis aller marcher dans la jungle avec un passage à dos d’éléphants.

 

… Les éléphants se mettent en route avec nous perchés la haut. Le sentier de montagne est escarpé. La pluie de la veille a rendu le terrain boueux et glissant. Notre éléphant pose ses pieds avec précaution, doucement. Le mahout lui ordonne d’avancer plus vite, notre éléphant dérape. Je sens sa difficulté à avancer et à rester debout. J’ai la nette impression qu’il tient compte de nous, qu’il veut nous protéger. C’est alors que notre éléphant se met à genoux sur ses pattes avant, qu’il glisse dans la boue et met toutes ses forces pour avancer.
Nous sommes assis là et le regardons lutter seul pour que nous ayons notre promenade. Courageusement il nous hisse sains et saufs au sommet.
Ne sachant alors rien sur les conditions de vie des éléphants captifs, c’est ainsi que j’en prends conscience pour la première fois.

Vingt cinq ans plus tard, en 2012, la rencontre avec Moey…

C’est en mai 2012 lors d’un voyage en Thaïlande que j’ai rencontré Moey, dans un camp d’éléphants.
Je ne savais pas que cette rencontre allait changer ma vie.
Après des années de dur travail, Moey était épuisée, à tel point qu’elle avait été renvoyée à sa propriétaire. Elle refusait de travailler depuis quelques temps et affichait un comportement agressif envers son mahout. Malade, mal nourrie et définitivement hors d’état de travailler, elle allait finir sa vie enchaînée.
Mes compagnons de voyage et moi-même avons été profondément émus par sa situation.
Moey n’a plus quitté mes pensées et de retour chez moi, j’étais déterminée à tout faire pour qu’elle rejoigne un lieu où elle puisse vivre dignement. Sa situation a provoqué un véritable élan de détermination en moi. Des messages d’encouragement et des dons ont afflué de partout dans le monde, et des fonds suffisants ont été recueillis pour la sauver.
Après une vie épuisante à transporter des touristes et à effectuer des numéros de cirque, Moey a pu rejoindre un parc pour éléphants pour savourer une liberté tant attendue.

Tragiquement, Moey est décédée trois mois plus tard, conséquence d’une vie éreintante faite de privation et de stress . Une nuit elle s’est effondrée et ne s’est plus relevée. Les examens ont révélé une nécrose aux intestins. Je suis triste qu’elle n’ait pu profiter plus longuement de sa nouvelle existence, cependant, pour avoir vécu plusieurs semaines à ses côtés, je peux dire à quel point ses yeux avaient retrouvé leur lumière et combien elle a touché le cœur de celles et ceux qui l’ont rencontré.
Ce sauvetage en valait vraiment la peine et j’adresse toute ma gratitude à celles et ceux qui y ont cru et l’ont rendu possible.

 

En portant secours à Moey, nous l’avons libérée d’une vie de servitude.

Elle a pu goûter à la liberté et finir sa vie dans un meilleur environnement.

L’Association Moey a été crée en sa mémoire.

Merci pour votre soutien qui nous permet de poursuivre notre travail
et de porter secours à d’autres éléphants en difficulté.