Mise à jour Janvier 2018

LUCKY KALI
Mise à jour du 18 janvier 2018 

Depuis la retraite de Lucky en août, il y a eu beaucoup de progrès ainsi que les obstacles habituels à surmonter quand on travaille entre deux cultures.
Notre premier défi a été d’avoir l’une des pires inondations en 15 ans, immédiatement après que Lucky ait été mise à la retraite et déménagé dans son nouveau lieu de vie. Notre chef mahout, Som, qui est avec Lucky depuis 6 ans était alors rentré chez lui pour veiller sur sa famille et n’a pas pu revenir à cause des routes bloquées. L’eau montait si vite dans toute la ville de Sauraha et touchait presque les pieds des éléphants dans leurs abris surélevés. Lucky et les éléphants de Sapana ont dû être déplacés par sécurité sur des terres plus élevées à quelques kilomètres. Nous avons perdu une partie de nos provisions dans les eaux – des outils et des bouteilles de gaz pour cuisiner son riz, et nous avons dû reconstruire son abri le plus rapidement possible.
Depuis, les choses ont évoluée et ma relation de travail avec Som s’est renforcée. Nous avons passé du temps à apprendre à nous connaître et à parler des orientations futures du projet. Parfois Som soupire quand j’apporte une nouvelle idée, mais il est prêt à essayer et à trouver une solution qui convient à tous, à collaborer à l’expansion de nos projets afin que le bien-être de Lucky soit le meilleur possible. C’est un équilibre sensible entre la culture népalaise et les méthodes de travail avec les éléphants, et mes idées de reproduire des programmes réussis tels qu’en Thaïlande, ici au Népal. La priorité et l’attention sont toujours sur la santé et le bien-être de Lucky, la sécurité de Som dans la nouvelle façon de se comporter avec elle et celle de nos hôtes quand ils sont à proximité.
L’une des plus grandes étapes a été que Som marche à côté de Lucky la plupart du temps, plutôt que d’être assis sur son dos. Cela montre que leur relation change et qu’il y a de la confiance et du respect des deux côtés. Il est maintenant calme dans ses commandes et utilise une voix plus douce, lui permettant de s’arrêter et de se couvrir de terre quand elle le souhaite, ce qui est généralement découragé avec les éléphants, parce qu’ils doivent être propres pour les mahouts et les touristes qui vont leur monter dessus.

Comme Lucky ne travaille plus, Som commence à voir qu’elle peut être couverte de terre et de poussière et que c’est OK. Pour les éléphants avoir de la terre sur leur corps aide à réguler leur température et à les protéger des éléments et des insectes et je suis heureuse de dire que la plupart du temps Lucky est complètement recouverte et passe de longues périodes à se jeter de la terre!
En raison de tous les changements dans sa vie depuis sa retraite, sa santé s’est considérablement améliorée. Lucky passe tellement de temps à se promener librement tous les jours qu’elle peut maintenant adopter un comportement normal d’éléphant – creuser avec ses pieds, se gratter aux arbres, casser des branches pour les mâcher et se baigner autant qu’elle veut. Ses pieds guérissent bien car elle lime naturellement ses ongles lorsqu’elle creuse dans le sol et elle n’a besoin que de peu de parage. Som dit qu’elle a l’air si heureuse maintenant et c’est le meilleur compliment que je puisse avoir car il la connaît si bien.

Il n’est pas facile de nourrir un éléphant à Sauraha et nous devons régulièrement trouver des endroits où les gens sont d’accord de nous laisser couper des branches et les transporter à son abri. Parfois, cela peut être à des kilomètres. Nous essayons de nous assurer qu’elle a accès à autant de nourriture naturelle que possible, similaire à ce qu’elle trouverait dans la jungle, ce qui implique de développer de nombreux liens dans la communauté.
Depuis le début de la nouvelle année, nous avons commencé les promenades avec Lucky tôt le matin. L’hiver, le matin est extrêmement brumeux et la voir émerger lors de la traversée de la rivière est un spectacle fantastique. Il a fallu plusieurs jours pour s’organiser en une routine, mais les choses vont maintenant extrêmement bien. Nous avons eu beaucoup de clients qui ont participé aux promenades et ils ont tous été très respectueux des règles de non-contact, émerveillés et surpris par le simple fait de marcher à côté d’un éléphant. C’est une partie importante du programme que nos hôtes restent à une distance respectueuse de Lucky et tout le monde s’accorde à dire combien cette expérience est relaxante et paisible, chacun appréciant son temps à la regarder tout en apprenant sur le comportement normal des éléphants.
Nous travaillons sur l’ajout d’un autre programme dans l’après-midi où les gens pourront venir passer du temps à regarder Lucky en liberté. Elle peut choisir de nager dans la rivière, jouer dans la boue ou simplement paître dans la prairie. L’argent recueilli lors de ces activités va directement dans sa nourriture et ses soins et montre aux tour opérateurs locaux que les touristes sont prêts à payer pour voir un éléphant libre au lieu de monter dessus.
Encore une fois, je tiens à remercier Dhruba Giri, propriétaire de Sapana Village Lodge pour avoir fourni l’emplacement de notre programme et pour son soutien. Ce programme n’est possible qu’avec l’aide financière de Donna Marshal et de son organisation Direct Aid Nepal – puisqu’elle a payé la location de Lucky Kali pour une année ainsi que notre nouveau pont en bambou et deux tours pour la sécurité générale des invités, des mahouts et Lucky Kali quand elle est en liberté.
J’ai eu beaucoup de chance de rencontrer Jack, des États-Unis, rempli de passion et d’envie d’aider les éléphants ici à Sauraha. Il a été notre bénévole pendant deux semaines, marchant au devant de nos hôtes, leurs préparant un bon feu près de l’endroit où Lucky aime passer du temps. Nous y avons pris le thé et des délicieux petits-déjeuners tout en regardant Lucky faire ce que bon lui semble, naturellement. Je suis vraiment reconnaissante que nous nous soyons rencontrés et son enthousiasme a été merveilleux. Jack est tellement motivé qu’il a même écrit une chanson pour Lucky!
Je suis tellement fière de ce que l’équipe de supporters de Lucky au Népal et à l’étranger a réalisé en si peu de temps. Vous savez tous qui vous êtes et je ne pourrais pas le faire sans votre soutien qui est venu de tant de façons différentes. Avec tous ces progrès en cinq mois, je ne peux qu’imaginer ce que nous pourrons réaliser à l’avenir pour Lucky Kali et, espérons-le, d’autres éléphants à Sauraha.
Je vous tiendrai au courant quand je le pourrai – entre la coupe de branches, la taille des ongles et les discussions de stratégies avec Som, et quand Internet fonctionne. Je sais que vous appréciez que ma priorité soit de travailler sur le terrain pour la réussite du projet.

Chaque don, peu importe petit ou grand, fait une énorme différence.
Merci pour votre soutien.
Lena Quénard.

Namasté